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Se mettre d'accord sur les mots

« Cette année j'ai mené un échange avec mes élèves ». Il est fréquent d'entendre cette expression. Dans la plupart des cas, la réalité à laquelle renvoie ce terme d'échange est celle d'un voyage et d'un séjour dans un pays étranger, en général le pays dont les élèves apprennent la langue, suivi de la même démarche en réciprocité. C'est ainsi que grand nombre d'enseignants, notamment de langues, nomment un projet d'échange « en présence ». Mais il y a également un très grand nombre de projets d'échange menés « à distance ». Ces projets se sont diversifiés mais leur vocable reste à décoder - car il reflète souvent les cultures éducatives au sein desquelles ils sont apparus, ce qui parfois peut dérouter les plus novices.
En effet, les manières de nommer les projets d'échange sont très nombreuses et il apparaît donc nécessaire de donner en introduction quelques éclairages pour éviter les malentendus, revisiter les évidences et mettre un lexique en partage afin de se repérer et de choisir le type de projet le mieux adapté.
Projet d'échange à distance, projet coopératif, partenariat collaboratif, partenariat éducatif, mobilité virtuelle... tous ces mots renvoient à la réalité générique d'un projet pédagogique fondé sur une situation de travail mené en commun et à distance par des élèves de classes, d'établissements, de régions et de pays différents. Le choix entre chacun d'eux ne relève pas de différences intrinsèques, mais plutôt des lieux d'ancrage de l'histoire de la pratique.

Échange
C'est le mot le plus générique, le plus ancien, porteur d'une connotation humaniste, mais peut être le verra-t-on se moderniser et s'angliciser sous la forme d'un e-échange ? Pour l'heure nous préférons l'expression « échange à distance ».

Correspondance
Dans cette catégorie, le vocable le plus fréquent depuis près d'un siècle est celui de correspondance. Les réalités signifiées par ce mot sont multiples et diversifiées. Il peut s'agir d'activités de correspondance individuelle, proposées en complément du cours de langue ou bien de projet de correspondance collective mené au sein du cours de langue ou encore de travaux menés en coopération avec une autre classe, pratiques inspirées par Célestin Freinet. La variété des projets dits « de correspondance » est également déterminée par la variété des supports utilisés pour ces échanges épistolaires : la correspondance dite traditionnelle avec l'écriture sur papier et l'envoi par la poste; la correspondance par internet ou cyber-correspondance, vocable des années 90 quand la souris remplace la plume, la lettre devenant courriel, le timbre invisible et l'adresse rétrécie autour d'un petit signe nommé l'arobase ; d'autres supports tentent leur chance dès les années 80 avec la caméra pour stylo et Dziga Vertov ou Jean Rouch pour modèle ; l'art postal est également quelquefois emprunté par l'école avec de très beaux résultats.

Projet collaboratif ou coopératif
L'appellation « projet collaboratif » est marquée par son origine québécoise mais aujourd'hui il identifie également le type d'outil technique utilisé (plateforme collaborative comme eTwinning). En France, le terme de « collaboration » ayant une connotation historique de triste mémoire, on préfère parler de « projet coopératif ».

Partenariat
Le « partenariat » est marqué par ses origines européennes. C'est le mot-clé des programmes éducatifs européens d'éducation et de formation tout au long de la vie - EFTLV (partenariats scolaires Comenius, Comenius Regio, Partenariats Leonardo...). Ce terme indique aussi son origine, le monde économique, et son transfert dans le monde éducatif.

Mobilité virtuelle
L'origine de cette expression s'ancre très nettement dans le vocabulaire de la Commission européenne, née pour manifester que la mobilité n'est pas seulement physique (échange en présence), mais qu'elle peut aussi être mentale, très efficace culturellement et menée à distance, notamment avec les technologies nouvelles. Son usage est néanmoins peu fréquent.

Projets européens
Projet Comenius, projet Leonardo Da Vinci, projet eTwinning, appariement, etc. Ces vocables apportent une information supplémentaire : celle du programme qui soutient le projet et dans le cadre duquel il se développe. Mais cette information doit être accompagnée d'une bonne connaissance de ces programmes pour être efficace.

Projet bilatéral, projet multilatéral, jumelage
Ces mots vont identifier un élément de la situation générique d'échange relatif au nombre d'instances impliquées dans le projet (pays, régions, établissements). Le jumelage peut être « électronique ».

Quand le vocable rencontre la démarche
Production coopérative, histoires croisées, villages interactifs, classes collaboratives, romans virtuels coopératifs, etc. Ces expressions apportent une information sur le type de démarche de travail et de production qui est développée dans le projet.

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